jeudi, novembre 15, 2018

Fétichisme(s)

Bonjour amie lectrice, ami lecteur et ami Lecter,

Pieds, mains, cou, collants, chaussettes, sous-vêtements, latex, fourrure, poils, absence de poils, cuir, urine, cheveux, .... S'il est une chose dont mes pérégrinations bdsmesques m'ont bien montré, c'est que le nombre et la variété des fétichismes n'a d'égal ... que le nombre de fétichistes ! 

Mais, après tout, ce qui compte ce ne sont pas les autres, mais moi, ceci est mon blog (prenez et mangez en tous) et j'en fais fais fais c'qu'y me plait plait plait. Donc égoïstement et de ma cyber-plume, je vais te parler de mes fétichismes ou, pour le moins, de ce que les psy classeraient comme fétichisme.

D'abord, ma définition du fétichisme. Le plus simple étant la démonstration (le petit dessin vs le grand discours), je vais t'expliquer la sensation que me procure le latex par exemple.

Sally considére - je ne sais dire si c'est juste où non - que ce fétichisme là vient de l'enfance et des tétines alors en latex. L'aspect charnel relationnel à ma mère, tout ça, Oedipe et ses potes Freud et Lacan auront vite fait de dire que j'en étais amoureux et qu'un fétiche est une sorte de cordon ombilical figuratif de la relation non aboutie entre une mère et son fils. De là à tenter de confirmer que c'est nécessairement le cas car le fétichisme est principalement l'apanage de ceux qui ont un zizi (et tout le monde sait qu'Oedipe ne touche que les garçons) il n'y a qu'un pas, dans lequel je ne mettrais pas le petit doigt. Mais pourquoi pas, après tout :

- je ne suis pas handicapé par ce fétichisme
- je ne ressens pas le besoin d'en analyser la cause
- je ne saurais jamais - le veux-je seulement - si Sally a raison ou non

Donc d'accord, l'origine de ce fétichisme vient de ces tétines admettons.

Là, fidèle et attentive lectrice, tu auras constaté avec effroi que je n'ai pris que le parti d'une tierce personne, pas encore de mon expérience. Grâce t'en soit rendue, sache-le !

J'y viens, donc.

A remonter le fil de ce fétichisme en particulier, je suis parvenu à faire une sorte d'arbre de mes fétichismes, avec un tronc commun que je me remémore comme étant l'odeur des chaussons de gymnastiques (les rythmiques).

Je ne sais pas remonter au delà et expliquer pourquoi cette racine, mais rien qu'à y penser aujourd'hui, j'ai une petite émotion qui me reprend dans l'endroit que, rigoureusement, ma mère m'a défendu de nommer ici.

Donc ces fameux chaussons de gym ; à cette époque, j'étais jeune et nos maîtres et maîtresses (déjà ... 😍) du moment nous les faisaient chausser pour les cours de sport. Mais, moi, je ne les portais pas qu'alors ; je voyais comme des moments de bravoure ceux passés à les porter en dehors, dans les transports en commun (Parisien, je prenais le RER pour aller à l'école) et j'imaginais que tous me regardaient et comprenaient la dimension "magique" de ce port. Évidemment, c'est le principe même de tous fantasme, j'ai, adulte, pris conscience que ce n'était pas le cas, d'une part et, d'autre part, que ce que je recherchais et ressentais alors était teint d'humiliation (voir d'exhibition d'une certaine forme de fragilité si je pousse la réflexion un peu plus loin) et que cela m'excitait, pas sexuellement (je n'avais alors pas encore réellement démarré la vie sexuelle solitaire) à proprement parler, mais plutôt "intellectuellement" (si tant est qu'on puisse séparer les deux ...). Bref, me montrer avec ces chaussons de gymnastiques aux pieds me procurait un plaisir que je peux, aujourd'hui, qualifier d'excitation.

A la question "pourquoi ces chaussons ?", que je me suis posée des dizaines de fois, il y a une multitude de réponses qui en amènent d'autres. Cependant, j'identifie quelques grands thèmes qui, je crois, sont communs à tous les fétichismes et tous les fétichistes :

  • Recherche du regard des autres, qu'il implique un rejet ou une approbation, un regard est toujours "rassurant", il nous fait membre de la communauté globale,
  • Recherche de la transpiration (ou plus généralement de quelque chose qui sort du corps, quelle qu'en soit la nature); Ayant été toujours en surpoids tout au long de mon enfance, la transpiration m'a toujours été vendue, indirectement (effort = perte de poids & manifestation de l'effort = transpiration, donc transpiration = perte de poids),
  • Recherche de douleur ; ces chaussons ont une semelle très fine, qui fait qu'on ressent toutes les aspérités de la chaussée, y compris les plus douloureuses,
  • Recherche d'une forme d'humiliation ; Le "ça ne se fait pas", imposé (y-compris imposé par soi-même d'ailleurs) et visible est une sorte d'exhibition qui fait "honte" au porteur, tout autant - en ce qui me concerne pour le moins - tend à l'exciter

Ai-je tort ou raison, je ne le sais pas mais, en ce qui me concerne, ce sont les "motivation" que j'ai trouvé me concernant.

Je fais maintenant un bon en avant, je passe sur les années à tenter différents types de ces chaussons, depuis ceux-ci exposés plus haut à ceux bien plus féminins utilisés  par les gymnastes en compétition, il y avait un lieu commun, il fallait que ces chaussants soient à fine semelle et directement liés au monde de la gym. Pas qu'ils en soient inspirés, non, mais qu'ils soient de vrais "outils" utilisés par les "vrais" pratiquantes. S'ils pouvaient - ca n'a jamais été le cas, eu égard à mon petit 44 fillettes - avoir été portés et utilisés à dessein auparavant, c'eut été l'idéal, forme supplémentaire d'humiliation à mes yeux, une sensation de "passer après quelqu'un d'autre".

Une bonne dizains d'années plus tard j'ai l'occasion, par le plus grand des hasards - c'est à dire en visitant un magasin de lingerie avec madame - de rencontrer le latex. Sur le coup, le vendeur de cette boutique n'en parlait qu'à destination des femmes, à croire que certains matériaux sont sexués (Passage féministe : et à croire que la bêtise, elle, est sexuée, située dans les testicules elle tend à charger les femmes de porter de belles tenues et d'exciter leurs mâles, interdisant aux garçons de tenter de faire plaisir à leurs chéries en ce faisant) et que seules vous, Mesdames, n'avez le plaisir de
transpirer dans le latex. Que nenni, bien que mon premier achat eut été (de mauvaise qualité soit dit en passant) une culotte pour madame, je sentais, quelque part au fond de moi que, bien que toucher et regarder étaient des actes agréables, porter le serait beaucoup plus encore. Sauf qu'en surpoids alors, il était quasiment impossible, en France, de trouver des tenues de latex à ma taille. C'est donc vers eBay que je me tournais pour trouver le graal du latexien, la combinaison intégrale (oui, je sais, je ne fais pas dans la demi-mesure, tout ou rien) avec les pieds. Ce fut donc mon premier contact "réel" avec le latex. Bientôt, pour qu'elle ne s'ennuie pas, cette combinaison sera rejointe par des chaussettes, slips, caleçons et autres pantalons, une "garde robe" alternative en quelque sorte, dans le matériau par excellence - à mes yeux - pour rassembler les items de ma liste :

  • Recherche du regard des autres, évidemment, lorsqu'il se voit, le latex attire l'oeil et intrigue, noir et brillant qu'il est,
  • Recherche de la transpiration (ou plus généralement de quelque chose qui sort du corps, quelle qu'en soit la nature); ici encore, le latex fait transpirer, à outrance en été d'ailleurs,
  • Recherche de douleur ; porté longtemps, le latex - par la transpiration, par la pression sur l'ensemble du corps et, enfin, par les pincements qu'il génère peut être désagréable voir douloureux à porter,
  • Recherche d'une forme d'humiliation ; Le latex masque ce corps que je ne veux pas que d'autres voient. Il n'en laisse que les formes visibles, diminuant - dans mon idée - ses défauts, alors que je sais consciemment qu'il tend à les rendre plus encore visibles. Allez comprendre 😁
Bref, la même liste avec quasiment les mêmes réponses.

Mon fétichisme, que dis-je Mes Fétichismes se maintiennent et s'enrichissent. Je ne suis pas partisan de l'inventaire à la Prévert en l'objet, car ils sont mutants ces sujets de fétiches, et ce qui est excitant j'ai perdu du poids), au bénéfice de la recherche de plus de douleur et d'humiliation, passant en quelques sortes plus vers le côté BDSM que fétichiste ou, plutôt, intégrant le fétichisme dans les jeux BDSM avec Sally.

aujourd'hui peut me dégouter demain, et vice-versa. Néanmoins, je retrouve, lorsque je les analyse, quasiment tous les éléments de cette fameuse liste dans mes fétiches. La recherche de transpiration a diminué (

Exemple concret, si je porte du latex, je le veux serrant, porté longtemps et me retrouver marqué par le latex notamment au cours de cette séance. Je veux qu'il me fasse "mal" et, par exemple, être
contraint d'y demeurer pendant plusieurs jours. De même, si j'honore des baskets de Sally (ses converse ... mmmmmhhhh), j'aime qu'elle les ait portés avant, qu'elle ait marché à l'extérieur, ...

J'ai, aujourd'hui, une relation plus apaisée avec mes objets de fétiche. Je suis devenu "sage" en l'objet, je joue - et j'aime qu'on joue - avec mes fétiches, je recherche des actes plus longs, plus profonds et plus marquants, même si je sais que je ne serais, comme tous les humains d'ailleurs, à 100 % satisfait et comblé, ce jour-là je passerais dans l'ennui.

Et toi, Ô lecteur, quel fétichiste es tu ?




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