lundi, novembre 19, 2018

Le Safeword ... Arc en ciel

Bonjour à toi qui me lis, avec passion et intérêt (oui, toi, là, tu es le seul lecteur d'ailleurs),

Le "safeword", mot de sécurité en Anglais, est vu comme une des règles de base d'une pratique BDSM "SSC" (Safe, Sane and Consensual, en français "Sûre, Saine et Consensuelle). Il définit, en ce qui nous concerne, 3 niveaux "et demi" :

- vert : En avant Guingamp, tu peux continuer comme tu le fais, tout est parfait, si tu vas un peu plus fort, ça va le faire encore plus !
- orange : ça va mais ne va pas plus loin
- rouge : On arrête sans aucun délai et on cause
- beige : on commence quand ?

Cela lorsque l'expression orale est possible. A défaut - ce qui arrive assez souvent - j'ai une clochette à la main et faire sonner cette clochette veut dire "rouge" ; il aurait été assez compliqué de mettre ici en place un code avec différents niveaux.

Mais bon, vous avez compris le principe, faire en sorte que Sally ou moi puissions communiquer en toutes transparence lors de jeux. Oui, tous les deux, elle peut aussi en avoir assez d'une pratique et souhaiter me le dire avec ce même code.

Notez que ce code nous l'appliquons aussi dans notre vie vanille à l'occasion de certaines pratiques ; en club (libertin s'entend), par exemple, lorsque l'un ou l'autre a besoin de s'assurer que le moment convient (pas uniquement moment sexuel d'ailleurs), il demandera à l'autre "couleur ?" et la réponse sera basée sur ce même code.

En résumé, pour nous, le mot de sécurité, s'il prend ses racines dans nos pratiques BDSM, va bien au delà, c'est un outil de communication dans notre couple, simple, clair et efficace, dénué d'ambiguïté et, surtout, imparable lorsqu'appparait le "rouge".

Il - le safeword - se base sur la confiance absolue du soumis pour son dominant quant au fait qu'il respectera sans discussion ni délai l'émission de ce message de détresse, du dominateur en son soumis quant au fait qu'il saura émettre ce de signal si le jeu va trop loin.
Vous me direz - et vous aurez raison - que cette méthode de communication trouve sa limite dans la recherche du "toujours plus" qui anime bien naturellement tous soumis, car un dominateur n'ira pas naturellement plus loin que la dernière limite posée par son soumis la fois précédente.

C'est à la fois vrai et faux ;

Vrai dans le sens où un dominateur doit respecter les limites de son soumis. C'est d'ailleurs la base de la confiance "je ne veux pas d'étouffement" signifie "je ne veux pas d'étouffement", no discussion there.

Faux dans le détail ; "je te demande de cesser de m'etouffer là tout de suite" inclut l'instantanéité de la demande. Peut être sera-t'il possible de recommencer (plus fort, pourquoi pas) dans 3 minutes, simplement parce que j'ai un besoin vital de boire. Ou bien peut être ne voudrais je jamais recommencer, j'ai eu mal / peur / whatever.

C'est par là discussion suivant le déclenchement de cette balise argos, plus  que dans l'arrêt immédiat des pratiques, que se dissimule le secret des relations BDSM ; en tant que soumis, je confie à celle qui me soumet quelque chose qui n'est pas très éloigné de ma vie (au sens le plus organique du terme), je dois être assuré que si j'exprime un  il sera entendu et qu'elle y obéira (c'est, d'ailleurs, sans doute le seul moment où l'obéissance du dominateur est attendu par le soumis).

Pourquoi compliquer les choses en utilisant un code couleur plutôt qu'un simple "stop ou encore" ?

La perte de contrôle est inhérente à la pratique BDSM ; lorsque je suis sous son fouet et menotté, Sally sait m'amener à la limite de la conscience. En pareil cas, je ne suis pas toujours au contrôle de ce que je dis, "stop" peut être ou ne pas être une supplication à arrêter et "plus fort" peut cacher un "j'adore tout simplement".

Devoir utiliser des codes "hors normes" (oui, bon, le coup des couleurs, ce n'est pas non plus du Léonard de Vinci niveau génie, je sais) implique une réflexion et, donc, une reconnexion à la réalité le temps de dire les choses et, du coup, une "flash introspection" pour valider ce qui va être dit. Cela ne casse pas le rythme, consommant une fraction de seconde, rassurante d'ailleurs, car elle offre un espace de contrôle de son propre état.

C'est là notre approche du "safeword" ; et vous, comment procédez vous ?

Bonne journée !


LeSien


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